Mange moins vite !
Comme toi aussi sans doute, ma mère me confiait jadis à l’heure du repas : « mange moins vite, tu vas t’étrangler ! ». De là à dire que Simone fut une pionnière du Slow Food, il y a un plat à franchir...
Olivier Bailly
Le concept du Slow Food invite en effet le consommateur à manger moins vite. Mais là où ma mère voulut éviter l’étouffement, le mouvement culinaire revendique lui le plaisir de la dégustation. Ce plaisir passera par des produits de haute qualité, artisanaux et locaux (pour la fraîcheur). La diversité apporte aussi son piment dans l’assiette. Or, 75% de la diversité des produits alimentaires aurait été perdue depuis 1900. Et pour les USA, pays du fast-food, le chiffre grimpe à 93% ! Il est donc temps d’agir. Lentement.
L’éducation au goût constitue ainsi une des principales priorités de Slow Food, pour permettre aux grands et petits de choisir « des aliments « bons » à manger c’est-à-dire bons au goût et bon pour la santé. » Ce Mouvement International, porté au bout de Bra, localité italienne, n’impose cependant pas de code strict d’alimentation. « C’est plutôt une façon de concevoir la cuisine, précise Baby Yumbi chef cuisinier du restaurant bruxellois Resource. Nous refusons l’uniformatisation des goûts. Qu’un plat goûte la même chose aux USA qu’en Belgique alors que les sols, les saisons sont différentes, ce n’est pas normal. »
Naturellement, le mouvement privilégie la production biologique et la biodiversité, encourageant la préservation de l’environnement. Autre point commun avec le mouvement altermondialiste, les adeptes du Slow Food s’organisent en groupes locaux, appelés les conviviums. Comme disent les Français (toujours à la pointe quand il s’agit de défendre le terroir et le pinard), ce groupe est « la voix d’un district qui possède une histoire culturelle et culinaire ». Et ne confondez pas Slow Food et la cuisine contemporaine avec ses quantités riquiqui. « Nous cherchons un retour aux sources et avant, on mangeait beaucoup ! souligne Baby Yumbi. Aujourd’hui, les gens « avalent » des « coupe-faims ». Nous voulons que le repas redevienne un moment important de la journée, même si nous nous rendons compte que dans la société moderne, nous avançons à contre-courant ». Des plats de résistance, en quelque sorte...
Source : info-durable.be
Plus d’infos : Le site de slowfood