Gemmothérapie : et si on se soignait avec les bourgeons ?

Gemmothérapie : et si on se soignait avec les bourgeons ?

bourgeon,plante
Figuier, cassis, bouleau... Et si on essayait de se soigner avec la gemmothérapie ? Cette "médecine des bourgeons" ouverte à tous peut être utilisée pour soulager les troubles circulatoires, digestifs, du sommeil, les rhumatismes... Découverte !
Pourquoi utiliser les bourgeons ?

Appelée "médecine des bourgeons", la gemmothérapie utilise aussi les jeunes pouces et les radicelles (les racines les plus fines), c'est à dire toutes les parties embryonnaires de la plante, qui contiennent les feuilles, fleurs, tige... en devenir. Grâce à ces embryons, on doit bénéficier de toute l'énergie vitale de la plante. "Les bourgeons contiennent toutes les molécules de la plante adulte (polyphénols antioxydants, vitamines, minéraux...), parfois en quantité plus concentrée" explique le Dr Morel, médecin phytothérapeute. Du coup, ils ont des propriétés thérapeutiques différentes ou renforcées par rapport aux parties isolées de la plante et peuvent être utilisés en complément ou en remplacement de la phytothérapie classique.
A savoir : la gémmothérapie ayant un effet global sur le terrain, on l'utilise plus souvent en traitement de fond qu'en traitement de crise.


On s'en sert pour soigner quoi ?

Les indications sont nombreuses. En raison de sa polyvalence, le bourgeon de cassis est l'un des plus utilisés : pour ses vertus adaptogènes en période de convalescence ou en cas d'infections virales à répétitions, mais aussi pour la prévention des allergies. Il renforce également l'action des autres bourgeons. On utilise le bourgeon de bouleau pour l'élimination et le drainage mais aussi pour les rhumatismes, le marronnier pour les problèmes de circulation, le figuier pour les soucis digestifs ou les sautes d'humeur, le tilleul pour les troubles du sommeil, l'aubépine pour les angoisses (avec sensation d’oppression et palpitations), l'églantier pour les affections ORL, etc.
Comment on l'utilise ?

On trouve les extraits de bourgeons sous forme de macérats (plantes macérées dans un mélange d'eau/ alcool/ glycérine). Il en existe deux sortes : les macérats-mères (Vitaflor, HerbalGem, Santarome...), plus concentrés (qui nécessitent donc moins de gouttes) et les macérats dilués selon la méthode homéopathique (dix fois plus dilués et vendus sous la forme "1D", par ex chez Boiron). On trouve également des complexes associant plusieurs bourgeons de plantes, pour une action en synergie (par exemple genévrier et romarin pour le drainage).
A quelle dose ?

Si on utilise les macérats-mères, le dosage recommandé en traitement de fond est de 5 à 30 gouttes par jour selon le bourgeon, diluées dans un demi verre d'eau, en une prise.
Chez l'enfant, on donne 1 goutte par kilo de poids et par jour (3 gouttes/jour pour un enfant de 30 kilos). Le traitement doit durer un mois minimum et peut être prolongé, en faisant des pauses de 15 jours après chaque cure pour retrouver toute l'efficacité.
En traitement de crise (par exemple en cas de grippe, d'infection aiguë...), on prend 10 gouttes toutes les 2 h (6 à 8 fois par jour) chez l'adulte et 2 ou 3 gouttes toutes les 2h chez l'enfant selon le poids, pendant 5/6 jours. On espace ensuite les prises lorsque les symptômes s'améliorent.
"Le moment de la prise est important pour renforcer l'action de la plante. Par exemple, le cassis qui a un effet stimulant de la glande surrénale est plutôt à prendre le matin, et le romarin qui agit sur le drainage hépatique, plutôt le soir" ajoute Dr Morel. Pour connaître le meilleur moment, on demande conseil à son médecin ou son pharmacien.

C'est pour tout le monde ?

Oui, comme pour l'homéopathie, il n'y pas de restriction, y compris pour les enfants et les femmes enceintes en raison de la forte dilution du principe actif (même s'il est beaucoup moins dilué qu'en homéopathie). En revanche, le dosage est à adapter : 5 gouttes/jour en général pour femmes enceintes. On peut utiliser la gemmothérapie chez les enfants dès 6 mois, mais pas en automédication, toujours sur le conseil du médecin avant 20 kg. "La quantité d'alcool ingérée dans quelques gouttes de macérat est infime, elle ne pose donc pas de problème pour les enfants ou les femmes enceintes. En revanche, ils sont à éviter en cas de sevrage alcoolique ou de convictions religieuses qui interdisent l'alcool" précise le Dr Morel. Il n'existe pas non plus de risque d'interaction avec les autres médicaments.


Son efficacité est-elle reconnue ?

"Contrairement à la phytothérapie classique, il existe pour l'instant très peu d'études cliniques pour appuyer son efficacité car c’est une thérapeutique récente" regrette le Dr Morel. Mais de plus en plus de médecins phytothérapeutes et homéopathes l'utilisent, en s'appuyant sur l’expérience clinique des précurseurs, les docteurs Pol Henry et Max Tétau.
Sources

- Guide de la gemmothérapie, Ed. First, Dr Jean-Michel Morel, médecin généraliste phytothérapeute.