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L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) fait de 2016 l'Année internationale des légumineuses, une initiative qui vise à favoriser la culture et la consommation de pois, de lentilles, de soya et de haricots, des superaliments qui sont une importante source de protéines et qui peuvent grandement favoriser la sécurité alimentaire dans le monde.
Un texte de Rachel Brillant de La semaine verte
Cette année est aussi tout à fait particulière pour l'agriculture canadienne. Ces grains secs, en grande partie destinés à l'alimentation humaine et que l'on croit exotiques, sont pour près de la moitié cultivés au Canada.
Le pays est un chef de file dans la production et l'exportation des légumineuses dans le monde. En fait, 40 % de toutes les légumineuses vendues dans le monde proviennent du Canada. Et le pays est le premier producteur et exportateur de pois secs et de lentilles du monde.
Les agriculteurs canadiens cultivent principalement des pois secs, des lentilles, des haricots secs et des pois chiches. Ces légumineuses sont bon marché et sont reconnues par l'ONU comme un bon moyen de lutter contre la faim dans le monde. Elles sont importantes pour la sécurité alimentaire de nombreux pays en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Souvent, au Bangladesh ou en Turquie par exemple, elles sont un aliment de base.
Malgré la position de leader mondial du pays, la production canadienne des pois, des lentilles, des haricots et des pois chiches est un secret bien gardé. Depuis 1990, elle a plus que quadruplé.
Les Prairies ont l'avantage des sols et du climat. La Saskatchewan est la première productrice de légumineuses avec 80 % de la superficie totale. L'Alberta suit avec 16 %. Ensuite, on retrouve le Manitoba à 2 %. Le Québec et l'Ontario se partagent 2 % des cultures. Mais c'est le Manitoba qui a été la pionnière dans la production des légumineuses au Canada.
Au début des années 80, les fermiers de la vallée de la rivière Rouge ont commencé à récolter des pois secs pour le Québec, amateurs de soupe aux pois. Puis les pois secs ont commencé à être vendus aux États-Unis et la culture des lentilles a débuté pour la France. C'était le timide début de l'exportation.
« À l'époque, pour se différencier des autres fermiers qui cultivaient surtout le blé, mon grand-père a commencé à faire des contrats de pois, surtout pour le marché du Québec pour faire de la soupe aux pois. [...] Maintenant, on vend dans 75 pays dans le monde. Le Canada a vraiment pris les devants dans l'exportation des légumineuses », dit Ivan Sabourin, un transformateur de Winnipeg, au Manitoba.
Un point de vue partagé par Bernard Bauche, de Bellegarde, en Saskatchewan. Le producteur double ses superficies consacrées aux lentilles tous les deux ans et est chaque fois étonné que toute sa production trouve preneur. « Je suis surpris qu'on puisse tout vendre. Je n'aurais jamais pensé qu'on puisse produire tant que ça et [tout écouler]. »
Environ 130 pays achètent des pois secs, des haricots, des lentilles et des pois chiches récoltés au Canada.
Voici les principaux pays importateurs :
Lentilles : Inde, Turquie et les 27 pays de l'Union européenne (UE)
Pois secs : Chine, Inde, Bangladesh
Haricots secs : États-Unis et les 27 pays de l'UE (Japon, Moyen-Orient et Afrique en volumes moins importants)
Pois chiches : les 27 pays de l'UE et les États-Unis
L'Inde, deuxième pays le plus peuplé du monde, est le premier importateur et le plus important consommateur de légumineuses du monde. Depuis les années 70, l'Inde est incapable de combler son propre marché. Les légumineuses sont au premier plan de l'alimentation du pays où l'insécurité alimentaire est répandue.
La culture des lentilles, des pois et des haricots améliore la fertilité des terres. Les légumineuses ont la propriété de fixer l'azote dans le sol, ce qui accroît la productivité et réduit l'ajout d'engrais. En fin de compte, la culture des légumineuses réduit l'empreinte carbone et les émissions de gaz à effet de serre. Comme elles sont cultivées en alternance avec les céréales, elles brisent le cycle des maladies et des insectes dans la culture du blé, entre autres.
Le blé reste la première culture dans l'Ouest, mais les superficies cultivées diminuent. En 25 ans, les agriculteurs ont cultivé deux fois moins de terres consacrées au blé.
Au début des années 80, l'arrivée de nouveaux exportateurs comme l'Argentine et l'Ukraine a fait baisser le prix du blé. De plus en plus de producteurs de céréales se sont tournés vers de nouvelles cultures, les légumineuses. L'importance et la nécessité de cesser la monoculture et d'alterner les cultures pour la préservation des sols est aussi un facteur dans la diminution de la superficie totale des terres en blé.
Outre les mets traditionnels comme les fèves au lard et la soupe aux pois, la cuisine du monde a rendu plus populaire la consommation des légumineuses au Canada. Toutefois, à l'échelle mondiale, celle-ci reste très faible.
L'alimentation animale constitue plutôt une large part des débouchés intérieurs. Dans les Prairies, les pois secs entrent dans l'alimentation porcine. Et une moindre quantité de pois chiches, de lentilles et de haricots déclassés pour l'alimentation humaine va au bétail.