Comment étirer son dollar alimentaire?

Comment étirer son dollar alimentaire?
par Lison Budzyn
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Article mis en ligne le 8 avril 2009 à 12:58
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Nancie Ferron Comment étirer son dollar alimentaire?
Par les temps qui courent, faire des économies est la préoccupation principale de tous les consommateurs. Assommés par des hausses de prix qui peuvent aller jusqu’à 25% comparativement à l’année dernière, ils sont évidemment les premières victimes. Premier réflexe : sacrifier la qualité et la valeur nutritive des aliments qu’ils achètent. Spécialiste de la consommation, Nancie Ferron a listé quelques idées pratiques et simples qui vous permettront de sauver des dollars tout en continuant à combler vos papilles.
De toutes les dépenses de la vie quotidienne, le budget de l’épicerie est celui qui est le plus malmené par temps de crise. Un récent sondage commandé par le Centre d’information sur le bœuf (CIB) et réalisé par Ipsos Reid montre que 52% des Québécois ont modifié leurs décisions d’achat et de préparation des aliments à cause du ralentissement économique. Toutefois, comme l’explique Nancie Ferron, l’épicerie est le poste de dépense sur lequel on peut agir le plus facilement pour sauver des dollars sans qu’il soit obligatoire d’y sacrifier la qualité. Il suffit simplement de changer quelques habitudes. « Tout le monde peut économiser, explique l’experte. Le budget épicerie représente 40 % du budget total, en général ça n’est pas rien. L’important c’est d’avoir de la méthode et de traquer les dépenses inutiles». On commence donc par planifier ses courses : liste, prévisions des menus à venir et circulaires quitte à faire plusieurs enseignes. « Acheter québécois est aussi une bonne solution, précise Nancy Ferron. Cela permet de soutenir l’économie locale, chose importante en temps de crise! Et puis c’est écologique puisqu’il y a moins de transport et donc une empreinte écologique moindre».

Une facture sur trois erronée

Parmi les autres bons conseils de la spécialiste en consommation : toujours vérifier sa facture! « D’après certaines études, une facture sur trois comporterait des erreurs, affirme-t-elle. L’erreur est humaine, la caissière doit aller toujours plus vite…». Contre la routine des menus, Nancie a aussi quelques idées comme faire la cuisine en famille et le menu du jour chacun son tour. « J’ai pris l’habitude avant d’aller à l’épicerie de demander à mes filles ce qu’elles veulent pour les prochains dîners, confie-t-elle. Ça m’évite d’avoir à méditer longuement devant le réfrigérateur vide!». Il est aussi important rappelle Nancie de prendre l’habitude d’accommoder les surplus au lieu de les jeter. D’ailleurs plusieurs sites internet se sont mis à l’heure de la crise et proposent désormais ce genre de recettes comme www.boeufinfo.org, www.marmiton.org, ou encore www.toque-blanche.net. A votre tour de faire rimer appétit avec génie!



Encadré :

10 conseils pour maximiser son épicerie

• Planifiez à l’avance les repas de la semaine. De cette façon, vous n’achèterez que les ingrédients dont vous avez besoin.

• Évitez les achats impulsifs. Suivez toujours votre liste à la lettre et surtout mangez avant d’aller à l’épicerie sinon vous risquez d’être encore plus tenté.

• Recherchez les ventes. Feuilletez les circulaires et profitez des spéciaux. Vous pouvez acheter par exemple le bœuf haché et le saumon en plus grande quantité et congeler ce que vous n’utiliserez pas tout de suite. Faites provision des denrées non périssables comme les céréales, le riz, les pâtes, les conserves de légumes, de poisson…

• Magasinez dans les allées en périphérie où vous trouverez tous les aliments santé de base comme la viande, les fruits et légumes, les produits laitiers, le pain… Les allées du centre sont souvent consacrées aux produits moins essentiels.

• Achetez des coupes de viande économiques comme le bifteck de palette ou le bifteck de pointe de surlonge. La cuisson lente et la marinade sont d’excellents moyens d’attendrir les viandes moins tendres.

• Achetez des fruits et légumes de saison. Non seulement ils auront plus de goût mais ils coûteront aussi moins cher. Le printemps est le temps des carottes, du chou et des asperges du Canada.

• Achetez en vrac. L’avoine, les noix, les pâtes, les fruits séchés, les épices, la farine, le sucre et les céréales sont des produits alimentaires secs qui coûtent moins chers en vrac.

• Regardez les tablettes du haut et du bas. Les produits les plus coûteux sont toujours placés à hauteur des yeux.

• Vérifier votre facture. Regardez les prix qui s’affichent à la caisse pour vérifier qu’on vous facture le bon montant.

• Rangez vos provisions correctement pour éviter les pertes. Les viandes, le poisson et les produits laitiers dans le fond du réfrigérateur où il fait plus froid. La température doit toujours être à 4 degrés Celsius ou moins pour ralentir la détérioration des aliments. Rangez la viande dans le bas pour qu’elle ne goûte pas sur les autres aliments, les œufs toujours dans leur boîte d’origine et jamais dans la porte. Jeter de la nourriture équivaut à jeter de l’argent par les fenêtres!

Planifier ses repas: une discipline gagnante!


Par Chantal Lapointe - Article exclusif à Madame.ca



Planification 101





Planifier ses repas n'exige pas beaucoup de temps. Au contraire, c'est une façon de varier votre menu, de réduire le stress quotidien et d'économiser!

Au Service d'aide au consommateur de Shawinigan, on a créé une grille où noter les spéciaux de la semaine, pour ensuite établir le menu de chacun des repas avant de se rendre à l'épicerie. «Il est ainsi possible d'économiser entre 20 et 30 % sur la facture totale», fait valoir Julie Plamondon, du Service d'aide au consommateur. Suzanne Brasseur du Club des consommateurs de Pointe-Saint-Charles renchérit: «Généralement, les ingrédients requis pour cuisiner les repas – fruits et légumes, viandes et produits laitiers – se retrouvent dans la périphérie du magasin. Les rangées proposent surtout des aliments moins nutritifs, des tentations et des dépenses inutiles.»

Les avantages de la planification
• Répartir les apports énergétiques et combler les besoins nutritionnels des membres de la famille.
• Diminuer le stress et le temps passé à se tracasser pour le repas du soir.
• Limiter le gaspillage et le recours aux aliments tout faits.
• Réduire les déplacements à l'épicerie et par conséquent, les dépenses de nourriture.
• Mettre la variété au menu et découvrir de nouveaux aliments.

Planification 101
De quinze à trente minutes seraient suffisantes pour établir le menu de la semaine. Vous pouvez utiliser le Guide alimentaire canadien pour établir le menu, feuilleter vos livres de recettes ou encore, consulter une diététicienne qui pourra vous guider dans les premières semaines. Toujours pressée? Privilégiez les recettes simples comprenant moins de cinq ingrédients.

Ensuite, rendez-vous à l'épicerie pour une seule visite hebdomadaire. N'achetez que les aliments inscrits sur la liste. À la maison, affichez le menu de la semaine à la cuisine pour que tous les membres de la famille puissent en prendre connaissance… et mettre la main à la pâte!

Idées neuves
• Profiter d'une discipline de planification des repas pour mettre au menu une nouvelle recette par semaine.
• Doubler les recettes et congeler les portions pour avoir à portée de main des repas nutritifs pour les soirs où cuisiner ne sera pas possible.
• Il existe sur le Net des modèles de documents pour établir sa liste d'achats, qui sont compatibles avec certains logiciels (Office, par exemple) au office.microsoft.com.
• Mettre à contribution tous les membres de la famille en laissant à chacun le choix d'un repas préféré.
• Apprêter les fruits et légumes dès le retour de l'épicerie pour qu'ils constituent des collations facilement accessibles.


L'épicerie


Faire son épicerie à bon prix
• Il ne faut pas y rester plus de 30 minutes. Chaque minute supplémentaire coûterait 50¢.
• En regardant les rabais de la semaine, choisir le marché d'alimentation qui convient le mieux.
• Selon une étude du Comité Québécois Équité Rabais Alimentation (CQERA), la semaine d'arrivée des chèques d'aide sociale, les économies sont de 35% inférieures à celles de la meilleure semaine de rabais du mois.
• Éviter de faire le marché le ventre vide: la faim incite aux achats impulsifs.
• Limiter les achats au dépanneur: il peut en coûter le double du prix de l'épicerie.
• Vérifier toujours la facture à la caisse. En cas d'erreur d'étiquetage sur un produit de moins de 10$, le commerçant doit vous offrir ce produit.
• Acheter en solde les denrées non périssables (riz, farine, thon en conserve, légumineuses, etc.).

Des outils pour aller plus loin
• La publication Manger mieux... à quel prix? propose menus, recettes et trucs économiques, distribué par la Maison d'Entraide Saint-Paul-Émard, (514) 761-1280.
• Sur le site de l'Association des diététistes du Canada, www.dietitians.ca, l'outil interactif Menu au goût du jour permet de vérifier la juste répartition des aliments des quatre groupes alimentaires dans votre menu quotidien. Vous y retrouverez aussi sous forme de jeu, L'épicerie Arc-en-ciel qui permet de tester la valeur nutritionnelle de votre panier d'épicerie.
• Sur le site du Centre de référence sur la nutrition humaine, du Département de nutrition de l'Université de Montréal, www.extenso.org, on retrouve différents trucs pour faire une épicerie santé en moins d'une demi-heure. Par exemple, on recommande de faire les courses sans les enfants pour éviter de céder aux aliments sucrés et gras.
• Le Guide pratique de l'alimentation – Bien acheter pour mieux manger, de Protégez-vous est un ouvrage de référence unique qui fournit de précieux renseignements sur la valeur nutritive des aliments et des produits qu'on trouve dans les supermarchés. Il propose aussi plusieurs moyens de conserver plus longtemps ses aliments et passe en revue les lois et règlements en matière d'étiquetage, de prix et de taxes. En librairie. Infos et points de vente: www.publicationsduquebec.gouv.qc.ca
• L'ACEF Outaouais a publié un Guide de prévision d'épicerie avec des conseils et une grille d'achats, (819) 770-4911.
• Le Service d'aide au consommateur de Shawinigan a publié une Grille de planification alimentaire et un livre de recettes économiques Bonne bouffe, bonne santé, bon prix!, offerts à coûts minimes, (819) 537-1414. sac@cgocable.ca
• Sur www.grocerylists.org, on découvre avec amusement plus de 1000 listes d'épicerie trouvées aux abords des supermarchés américains qui sont le sujet du livre The Grocery List Collection (en anglais seulement).

Merci à Suzanne Brasseur du Club des consommateurs de Pointe-Saint-Charles, (514) 932-109, à Julie Plamondon, directrice du Service d'aide au consommateur de Shawinigan, (819) 537-1414 et à Silvia Bonome, diététiste à la clinique Nutrimondo.com pour leur aimable collaboration.