La viande en accompagnement

Le Québec avancerait vers l'autosuffisance alimentaire en favorisant les produits locaux disponibles à l'année dans nos marchés comme la carotte, le panais, la rabiole, la pomme de terre, la patate douce, l'oignon, l'ail, le poireau, les légumineuses, les graines et les céréales.

Photothèque Le Soleil, Steve Deschênes


Lise Fournier
Le Soleil


(Québec) Selon la nutritionniste Anne-Marie Roy, la viande ne devrait pas être le mets principal de notre assiette, mais seulement l'accompagnement.

Ce que les Américains n'ont visiblement pas saisi puisqu'ils mangent en moyenne 123 kilos (270 livres) de viande par année. En comparaison, un Indien en mange cinq kilos (11 livres).

Mais les Asiatiques tendent à augmenter leur ratio de viande depuis 20 ans, ce qui inquiète la Food and Agriculture Organisation (FAO) parce que l'élevage intensif des bovins, révèle l'organisme dans un rapport de 2006, cause davantage de gaz à effet de serre que toutes les formes de transport. Ainsi, chaque livre de boeuf comestible engendre 40 livres de fumier, l'utilisation de 3000 litres d'eau et de 3,7 litres d'essence. C'est pourquoi la FAO recommande de réduire de moitié la production mondiale de viande dans un avenir rapproché.

Malgré ces chiffres plutôt alarmants, Anne-Marie Roy déclare qu'elle ne cherche pas à convertir à tout prix les gens au végétarisme. «L'important, dit-elle, c'est d'avoir du plaisir à manger tout en faisant des choix santé.» Et contrairement à la croyance populaire, la nutritionniste affirme que se nourrir sainement ne coûte pas plus cher que le fast-food ou les mets préparés.


«Du pain de blé entier, dit-elle, c'est moins cher que des chips, le gruau en poche ne coûte presque rien en comparaison d'une boîte de céréales à 4 $. Quant au bio, les mentalités évoluent, soutient Mme Roy. Il n'y a pas si longtemps, seules les petites boutiques spécialisées offraient du naturel, alors qu'aujourd'hui, toutes les grandes surfaces ont des rayons entiers d'aliments bio. C'est donc que les choses sont en train de changer», conclut-elle.